Bienvenue sur mon blog, je parage ici mes réflexions et mes synthèses d’articles concernant la transition écologique et énergétique.

Mathieu Pesin
Consultant Performance Durable

Solutions fondées sur la nature : Ville futuriste et résiliente

Inondations, sécheresses, tempêtes… la nature se déchaîne. Comment nous protéger ?

Le XXIème siècle est marqué par une intensification des catastrophes naturelles. Inondations, sécheresses, tempêtes… ces événements, exacerbés par le changement climatique, frappent de plus en plus durement les populations et les économies du monde entier.

Face à ce constat alarmant, une solution s’impose : faire alliance avec la nature. 🌱

Les solutions fondées sur la nature (SFN) consistent à utiliser le pouvoir des écosystèmes pour réduire les risques et s’adapter aux impacts du changement climatique. Restaurer une mangrove pour protéger les côtes, reboiser un bassin versant pour limiter les inondations, aménager des toits végétalisés pour lutter contre les îlots de chaleur… les exemples sont nombreux et les bénéfices multiples.

Ce document vous propose un guide pratique pour comprendre et mettre en œuvre les SFN. Découvrez comment la nature peut devenir notre meilleure alliée pour construire un avenir plus sûr et plus durable.

Prêt à explorer le potentiel des SFN ? C’est parti ! ➡️

I. La nature : un bouclier protecteur face aux risques et au changement climatique

Le XXIème siècle est marqué par une intensification des catastrophes naturelles et une accélération du changement climatique. Inondations, sécheresses, tempêtes, glissements de terrain… ces événements, autrefois exceptionnels, deviennent de plus en plus fréquents et intenses, menaçant les populations, les économies et les écosystèmes du monde entier.

Face à ce constat alarmant, une nouvelle approche s’impose : faire alliance avec la nature. 🌱

Au lieu de nous obstiner à construire des digues toujours plus hautes et des infrastructures coûteuses, les solutions fondées sur la nature (SFN) nous invitent à utiliser le pouvoir des écosystèmes pour réduire les risques et nous adapter aux impacts du changement climatique.

1. Comprendre le potentiel des solutions fondées sur la nature

Les SFN s’appuient sur un principe simple et pourtant révolutionnaire : la nature est notre meilleure alliée pour faire face aux défis du XXIème siècle.

L’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA) définit les SFN comme des actions pour protéger, conserver, restaurer et gérer durablement les écosystèmes terrestres, d’eau douce, côtiers et marins. En d’autres termes, il s’agit de mettre la nature au cœur de nos stratégies de gestion des risques.

Deux approches clés se distinguent :

  • L’adaptation fondée sur les écosystèmes (EbA) : l’EbA consiste à utiliser la biodiversité et les services écosystémiques pour renforcer la résilience des communautés face aux impacts du changement climatique. Par exemple, la restauration des mangroves permet de protéger les côtes contre l’érosion et les tempêtes, tout en fournissant des habitats pour la faune marine et des sources de revenus pour les populations locales.
  • La réduction des risques de catastrophes fondée sur les écosystèmes (Eco-DRR) : l’Eco-DRR s’appuie sur les écosystèmes pour prévenir et atténuer les impacts des catastrophes naturelles. Reboiser les bassins versants permet par exemple de limiter les inondations en régulant le débit des rivières, tout en favorisant la biodiversité et la séquestration du carbone.

Les SFN ne se limitent pas à ces deux approches. Elles englobent une grande variété de solutions, adaptées aux contextes locaux et aux besoins des populations.

2. Les avantages des SFN : une approche gagnant-gagnant

Pourquoi miser sur les SFN plutôt que sur les solutions d’ingénierie traditionnelles ?

Les SFN présentent de nombreux avantages, tant sur le plan environnemental que social et économique :

  • Coût-efficacité : les SFN sont souvent moins coûteuses que les infrastructures artificielles, notamment sur le long terme, car elles s’auto-entretiennent et s’adaptent aux changements.
  • Multifonctionnalité : les SFN ne se contentent pas de réduire les risques, elles offrent aussi de nombreux co-bénéfices pour les populations et la planète :
    • Protection et enrichissement de la biodiversité. Les SFN contribuent à la préservation des habitats naturels et des espèces menacées.
    • Amélioration de la qualité de l’eau et de l’air. Les écosystèmes jouent un rôle essentiel dans la filtration de l’eau et la purification de l’air.
    • Séquestration du carbone. Les forêts, les zones humides et les sols stockent de grandes quantités de carbone, contribuant ainsi à lutter contre le changement climatique.
    • Création d’emplois et de revenus pour les communautés locales. Les SFN peuvent générer de nouvelles opportunités économiques dans des secteurs comme l’écotourisme, la gestion durable des forêts ou l’agriculture biologique.
    • Amélioration du bien-être humain. Les espaces verts, les parcs naturels et les paysages restaurés contribuent à la santé physique et mentale des populations, en offrant des lieux de détente et de loisirs.
  • Durabilité et résilience : les SFN sont conçues pour s’adapter aux changements et renforcent la résilience des écosystèmes et des communautés face aux perturbations.

En résumé, les SFN offrent une approche gagnant-gagnant pour la nature et les populations. En collaborant avec la nature, nous pouvons construire un avenir plus sûr, plus durable et plus équitable pour tous.

II. Trouver la solution nature idéale : un guide sur mesure pour chaque contexte

Face à la diversité des risques et des écosystèmes, il n’existe pas de solution unique. L’intégration des SFN dans la gestion des risques exige une approche personnalisée, adaptée au contexte local et aux besoins des populations.

1. Dresser un état des lieux précis et identifier les besoins

Avant de choisir une SFN, il est crucial de réaliser un diagnostic précis du contexte local. Cette étape permet d’identifier les risques, les vulnérabilités et les opportunités offertes par la nature.

  • Cartographier les écosystèmes : identifier les différents types d’écosystèmes présents (forêts, zones humides, zones côtières…) et évaluer leur état de santé.
  • Identifier les aléas : analyser les risques naturels et climatiques auxquels la zone est exposée (inondations, sécheresses, tempêtes, glissements de terrain…).
  • Evaluer l’exposition et la vulnérabilité : déterminer les populations, les infrastructures et les activités économiques les plus exposées aux risques et évaluer leur niveau de vulnérabilité.
  • Identifier les services écosystémiques clés : déterminer les services rendus par les écosystèmes qui contribuent à la gestion des risques (régulation des eaux de ruissellement, protection des côtes, stabilisation des sols…).
  • Identifier les besoins et les priorités en matière de gestion des risques, en concertation avec les populations locales.

2. Choisir les SFN les plus adaptées : un large éventail de solutions

Une fois le diagnostic réalisé, il est possible de sélectionner les SFN les plus pertinentes, en fonction de plusieurs critères :

  • Le type d’aléa à gérer : une solution efficace pour lutter contre les inondations ne sera pas forcément adaptée à la gestion des sécheresses.
  • Le type d’écosystème concerné : les SFN à mettre en œuvre dans une zone côtière différeront de celles à appliquer en montagne.
  • Les co-bénéfices recherchés : outre la réduction des risques, les SFN peuvent contribuer à la protection de la biodiversité, à la sécurité alimentaire, au développement économique local… Il est important de définir les priorités.
  • Les savoirs et pratiques traditionnelles : les populations locales possèdent souvent une connaissance approfondie de leur environnement et des solutions naturelles pour gérer les risques. Il est essentiel de valoriser ces savoirs et de les intégrer aux projets de SFN.

3. Exemples de SFN pour la gestion des risques

Voici quelques exemples de SFN couramment utilisées pour répondre aux défis du changement climatique et des catastrophes naturelles :

Pour la protection des côtes :

  • Restauration des mangroves : les mangroves agissent comme des barrières naturelles contre l’érosion côtière, les tempêtes et la montée du niveau de la mer. Elles fournissent également des habitats pour la faune marine, stockent du carbone et contribuent à la sécurité alimentaire des populations locales.
  • Reconstruction des récifs coralliens : les récifs coralliens atténuent la force des vagues, protégeant ainsi les côtes de l’érosion et des inondations. Ils constituent également des foyers de biodiversité et des sources de revenus pour les communautés locales.
  • Stabilisation des dunes : les dunes de sable protègent les zones côtières des vents forts et des tempêtes. Leur stabilisation par la plantation de végétaux adaptés renforce leur résistance à l’érosion.

Pour la gestion des eaux de ruissellement et la prévention des inondations :

  • Reforestation et agroforesterie : les arbres et les haies plantées le long des cours d’eau et dans les bassins versants permettent de réguler le débit des rivières, de limiter l’érosion des sols et de favoriser l’infiltration de l’eau.
  • Création de zones humides artificielles : les zones humides, comme les mares ou les bassins de rétention, stockent l’eau de pluie et la restituent progressivement, réduisant ainsi les risques d’inondations. Elles contribuent également à la purification de l’eau et à la biodiversité.
  • Aménagement de prairies humides : les prairies humides agissent comme des éponges naturelles, absorbant l’eau de pluie et la libérant lentement. Elles contribuent à la filtration de l’eau et fournissent des habitats pour de nombreuses espèces.

Pour la lutte contre les sécheresses et la désertification :

  • Agriculture durable et agroécologie : des pratiques agricoles comme la rotation des cultures, l’agroforesterie et la couverture végétale permanente permettent d’améliorer la fertilité des sols, de limiter l’érosion et de mieux retenir l’eau.
  • Restauration des paysages dégradés : la restauration des sols, la plantation d’arbres et la réintroduction d’espèces végétales locales contribuent à lutter contre la désertification et à améliorer la rétention d’eau dans les sols.

Pour l’aménagement urbain :

  • Toits végétalisés : les toits végétalisés contribuent à la régulation thermique des bâtiments, réduisant ainsi les îlots de chaleur urbains. Ils absorbent également l’eau de pluie, diminuant les risques d’inondations.
  • Parcs urbains et corridors verts : les espaces verts en ville améliorent la qualité de l’air, absorbent le CO2, atténuent le bruit et offrent des lieux de détente et de loisirs aux citadins.
  • Jardins partagés et agriculture urbaine : les jardins partagés et l’agriculture urbaine contribuent à la sécurité alimentaire des populations, renforcent le lien social et améliorent la qualité de vie en ville.

Cette liste n’est pas exhaustive. Le choix des SFN les plus adaptées dépend du contexte local et des besoins des populations.

III. Intégrer les SFN : passer de la théorie à l’action collective

Pour que les SFN deviennent une réalité et contribuent à un avenir plus résilient, il ne suffit pas de les comprendre et de les choisir. Il est essentiel de les intégrer de manière stratégique dans les politiques publiques, les plans d’aménagement et les pratiques quotidiennes.

1. Adopter une vision intégrée de la gestion des risques

L’intégration des SFN nécessite une approche holistique de la gestion des risques, qui prenne en compte les interactions complexes entre les écosystèmes, le climat, les activités humaines et les enjeux sociaux et économiques.

  • Briser les silos : il est essentiel de dépasser les cloisonnements entre les secteurs (environnement, agriculture, urbanisme, santé…) et de favoriser une collaboration transversale entre les acteurs.
  • Adopter une vision à long terme : les SFN ne sont pas des solutions miracles à effet immédiat. Elles nécessitent un engagement sur le long terme et une planification stratégique pour garantir leur pérennité.
  • Prendre en compte les enjeux d’équité : les SFN doivent bénéficier à tous, en particulier aux populations les plus vulnérables, et respecter les droits des communautés locales et des peuples autochtones.

2. Intégrer les SFN dans les politiques et les plans d’action

Pour passer de la vision à l’action, il est indispensable d’intégrer les SFN dans les cadres de planification et de gouvernance existants.

  • Intégrer les SFN dans les politiques nationales et locales de gestion des risques: par exemple, les stratégies nationales de réduction des risques de catastrophes (DRR strategies) et les plans nationaux d’adaptation au changement climatique (NAPs).
  • Intégrer les SFN dans les plans d’aménagement du territoire: par exemple, les schémas d’aménagement régionaux, les plans locaux d’urbanisme, les plans de gestion des bassins versants.
  • Définir des objectifs clairs et mesurables pour l’intégration des SFN, et mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation pour mesurer les progrès réalisés.

3. Mobiliser les acteurs clés : construire une gouvernance participative et inclusive

La réussite des SFN repose sur la mobilisation et la collaboration de tous les acteurs concernés.

  • Les gouvernements à tous les niveaux : jouent un rôle essentiel dans la définition des politiques et des cadres de planification, la mobilisation des financements et la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation.
  • Les communautés locales et les populations autochtones : sont les premiers concernés par les risques et les solutions. Ils possèdent des savoirs et des pratiques traditionnelles précieux pour la gestion des écosystèmes. Il est crucial de les impliquer dès la conception des projets et de garantir le respect de leurs droits.
  • Les organisations de la société civile : jouent un rôle important dans la sensibilisation, la mobilisation des citoyens et la mise en œuvre des projets sur le terrain.
  • Le secteur privé : peut contribuer à la recherche, au développement et à la mise en œuvre de solutions innovantes, et investir dans des projets de SFN.
  • Les institutions de recherche : jouent un rôle clé dans la production de connaissances, l’évaluation des impacts des SFN et le développement de nouvelles solutions.

Pour une gouvernance efficace, il est essentiel de :

  • Mettre en place des plateformes de dialogue et de concertation permettant à tous les acteurs de partager leurs connaissances, leurs préoccupations et leurs propositions.
  • Promouvoir la transparence et l’accès à l’information sur les projets de SFN et leurs impacts.
  • Développer des mécanismes de partage des bénéfices des SFN, afin que les communautés locales et les populations autochtones profitent pleinement des avantages de ces solutions.

4. S’inspirer des bonnes pratiques : des exemples concrets d’intégration des SFN

De nombreux pays ont déjà intégré les SFN dans leurs politiques et leurs plans d’action, avec des résultats encourageants. Voici quelques exemples :

  • Bangladesh: le plan national d’adaptation (NAP) du Bangladesh met l’accent sur la restauration des mangroves pour la protection des côtes et la création de zones humides pour la gestion des inondations.
  • Kiribati: le plan national intégré de Kiribati pour le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe (KJIP) promouvoir la gestion communautaire des ressources marines et la restauration des écosystèmes côtiers pour renforcer la résilience face à la montée du niveau de la mer.
  • Philippines: le plan national de réduction des risques de catastrophes (DRR Plan) des Philippines encourage l’intégration des services écosystémiques dans l’aménagement urbain et la restauration des écosystèmes forestiers pour la gestion des bassins versants.

Ces exemples démontrent que l’intégration des SFN est possible et bénéfique à tous les niveaux de gouvernance. En s’inspirant des bonnes pratiques et en adaptant les solutions aux contextes locaux, nous pouvons construire un avenir plus résilient pour tous.

Ensemble, construisons un avenir plus résilient grâce à la nature

Face aux défis croissants du changement climatique et des catastrophes naturelles, l’heure n’est plus aux tergiversations. Il est temps d’agir, et d’agir intelligemment. Les solutions fondées sur la nature nous offrent une opportunité unique de renforcer la résilience des sociétés et des écosystèmes, tout en créant un avenir plus durable et plus équitable pour tous.

En investissant massivement dans les SFN, en les intégrant à tous les niveaux de la planification et de la gouvernance, et en favorisant une collaboration étroite entre les acteurs, nous pouvons transformer les défis en opportunités.

La nature est une force puissante et bienveillante. Apprenons à collaborer avec elle, à la protéger et à la mettre à profit pour construire un avenir plus sûr et plus prospère pour les générations futures.

Ensemble, engageons-nous pour un avenir où la nature est au cœur des solutions ! ✊🌱

Pour aller plus loin :

Nature-based solutions for comprehensive disaster and climate risk management: Toolkit for integrated planning and implementation of disaster risk reduction and climate change adaptation