Face à l’urgence climatique et aux inégalités sociales croissantes, les modèles traditionnels de développement montrent leurs limites. Alors que six des neuf limites planétaires ont déjà été franchies et qu’une septième est imminente, il devient impératif de repenser nos modes de vie, nos politiques et nos priorités. Dans ce contexte critique, la Ville de Grenoble, déjà reconnue comme Capitale Verte de l’Europe en 2022, choisit d’aller plus loin en adoptant une approche audacieuse et visionnaire : la Théorie du Donut.
Ce modèle économique, développé par l’économiste britannique Kate Raworth, propose une nouvelle façon de concevoir la prospérité. Il met en lumière un double impératif : respecter les limites environnementales tout en garantissant les besoins fondamentaux de chaque individu. C’est dans cet espace de viabilité, représenté par la forme d’un donut, que réside l’avenir durable des sociétés humaines.
Grenoble a décidé d’en faire le cadre central de sa stratégie « Grenoble 2040 ». Cette démarche innovante vise à imaginer et construire une ville écologiquement sûre et socialement juste, où chaque habitant peut contribuer à un futur commun. À travers la mise en place d’outils concrets comme le Portrait Donut de territoire ou une grille d’analyse des projets d’investissement, la ville se positionne comme un laboratoire vivant des transitions, pionnière en France et source d’inspiration pour le monde entier.
Dans cet article, nous explorerons comment Grenoble applique la Théorie du Donut pour relever les défis de notre époque, redéfinir ses priorités, et tracer une trajectoire vers un avenir à la fois désirable et soutenable.
Comprendre la Théorie du Donut : Une vision économique innovante
Dans un monde confronté à des crises écologiques et sociales sans précédent, la Théorie du Donut, imaginée par Kate Raworth en 2012, propose un nouveau cadre pour réinventer nos économies. Ce modèle audacieux redéfinit la prospérité en l’ancrant dans le respect des limites planétaires tout en assurant un socle minimum de bien-être pour tous.
La métaphore du donut illustre cette double exigence. Le « plafond environnemental » correspond aux limites planétaires que l’humanité ne doit pas dépasser pour préserver les écosystèmes vitaux : climat, biodiversité, ressources en eau, entre autres. À l’autre extrémité, le « plancher social » fixe les besoins essentiels que chaque individu doit pouvoir satisfaire, tels que l’accès à l’alimentation, à la santé, à l’éducation ou à un logement décent. Entre ces deux cercles se trouve l’espace idéal, un « espace écologiquement sûr et socialement juste », où la prospérité humaine peut s’épanouir en harmonie avec la planète.
Ce modèle s’oppose frontalement à l’approche économique dominante, axée sur une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées. Selon Raworth, cette quête incessante de croissance, mesurée principalement par le PIB, est non seulement irréaliste mais également destructrice. En lieu et place de cet objectif unique, la Théorie du Donut invite à réinventer des indicateurs économiques capables de refléter à la fois le bien-être humain et la santé des écosystèmes.
Deux principes fondamentaux sous-tendent ce modèle. D’abord, la régénération : au lieu d’épuiser les ressources naturelles, nos activités économiques doivent contribuer à restaurer les écosystèmes. Ensuite, la redistribution : les richesses et les opportunités doivent être partagées équitablement pour réduire les inégalités criantes.
En plaçant l’économie dans un cadre plus large, celui de la société et des écosystèmes, la Théorie du Donut brise la logique de cloisonnement. Elle invite à penser de manière systémique, en tenant compte des interdépendances complexes entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux.
Ce modèle, adopté par plus de 90 villes dans le monde, dont Grenoble, n’est pas qu’une théorie abstraite. Il constitue une boussole pratique pour guider les politiques publiques et transformer les ambitions en actions concrètes. En refusant l’obsession de la croissance à tout prix, la Théorie du Donut ouvre la voie à une prospérité qui respecte les limites de notre planète tout en garantissant la dignité humaine.
Grenoble 2040 : Une approche systémique pour la transition
Face aux bouleversements écologiques et sociaux qui redéfinissent notre époque, Grenoble a choisi de faire de la Théorie du Donut la pierre angulaire de sa stratégie prospective. Cette démarche, baptisée « Grenoble 2040 », vise à imaginer une ville où chaque habitant pourra vivre dans un environnement écologiquement sûr et socialement juste d’ici deux décennies.
Trois piliers pour une transition réussie
La vision Grenoble 2040 repose sur trois principes clés :
- Lier le social et l’environnemental : La transition écologique ne peut être dissociée de la justice sociale. La ville place ces deux dimensions au cœur de ses politiques pour garantir que les transformations nécessaires ne laissent personne de côté.
- Réconcilier raison et émotions : En s’appuyant sur des bases scientifiques solides tout en stimulant les imaginaires, Grenoble vise à mobiliser à la fois l’intellect et le cœur. Cette double approche est essentielle pour inspirer et engager les citoyens dans une transformation collective.
- Relier le local et le global : Les défis environnementaux et sociaux ne s’arrêtent pas aux frontières de la ville. En adoptant une approche systémique, Grenoble cherche à agir localement tout en contribuant à des solutions globales.
Une démarche pour penser et agir
Grenoble 2040 ne se limite pas à des intentions. La démarche est structurée pour produire des résultats concrets à travers plusieurs outils et méthodes :
- La prospective : En développant des scénarios pour imaginer différents futurs possibles, Grenoble encourage une réflexion collective sur les trajectoires souhaitables et sur les actions à mener dès aujourd’hui pour les atteindre.
- La visualisation des défis locaux : En identifiant les besoins fondamentaux insatisfaits et les limites planétaires dépassées à l’échelle locale, la ville établit une base de travail claire pour guider ses décisions.
- Une stratégie de résilience : Grenoble planifie des actions capables d’anticiper et d’amortir les perturbations futures, qu’elles soient climatiques, sociales ou économiques.
Mobilisation de toutes les parties prenantes
Cette vision ne pourrait se concrétiser sans une implication forte de l’ensemble des acteurs locaux. Habitants, associations, entreprises, institutions et chercheurs sont appelés à contribuer à ce projet ambitieux. À travers des ateliers participatifs, des débats publics et des outils pédagogiques, Grenoble fédère les énergies pour imaginer un avenir commun.
Un cap clair pour un futur désirable
Avec Grenoble 2040, la ville dépasse les cadres traditionnels du développement durable pour adopter une approche systémique. Cette dynamique, inspirée par la Théorie du Donut, offre un cadre global pour penser le futur. Elle invite chacun à réfléchir sur ce que pourrait être une ville réellement résiliente et équitable, capable de répondre aux défis du XXIe siècle tout en respectant les générations à venir.
Ce pari audacieux fait de Grenoble une ville pionnière en France et un modèle pour toutes celles qui souhaitent engager des transitions ambitieuses et structurantes.
Le Portrait Donut de Grenoble : Diagnostic et visualisation
Pour transformer les concepts de la Théorie du Donut en outils opérationnels, Grenoble a entrepris une démarche novatrice : la création d’un Portrait Donut de son territoire. Cet outil vise à évaluer la position de la ville face aux enjeux écologiques et sociaux en adoptant une vision globale et transversale.
Comprendre le Portrait Donut : Un diagnostic à 360°
Le Portrait Donut est un exercice de diagnostic qui repose sur deux axes :
- Le plancher social : il identifie les besoins fondamentaux non satisfaits (logement, santé, éducation, etc.) dans la population locale.
- Le plafond environnemental : il mesure l’impact des activités humaines sur les neuf limites planétaires (biodiversité, climat, ressources en eau, etc.).
En positionnant les données locales entre ces deux cercles, le Portrait Donut permet de visualiser les écarts entre la situation actuelle de la ville et l’espace écologiquement sûr et socialement juste qu’elle aspire à atteindre.
Une méthodologie rigoureuse et participative
La construction du Portrait Donut de Grenoble a suivi une approche structurée, s’appuyant sur :
- La collecte et le choix des indicateurs :
- Des indicateurs précis ont été sélectionnés pour chaque dimension sociale et environnementale.
- Ces données proviennent de bases locales et nationales, comme l’INSEE, la CAF, ou les bilans municipaux.
- La territorialisation des enjeux :
- Les limites planétaires ont été adaptées au contexte local pour refléter les spécificités de Grenoble.
- Une comparaison avec la moyenne nationale a été réalisée pour situer la ville dans un cadre plus large.
- Une démarche collaborative :
- Des ateliers ont mobilisé citoyens, associations, experts et agents municipaux pour co-construire le diagnostic.
- Cette approche participative garantit une appropriation collective des résultats et des priorités.
Résultats du Portrait Donut : Premiers enseignements
La Préfiguration du Portrait Donut, finalisée en 2022, offre une vue d’ensemble de la situation grenobloise :
- Points forts : Grenoble se distingue par une forte mobilisation citoyenne, des politiques actives de transition énergétique et une gestion avancée de la biodiversité urbaine.
- Axes d’amélioration : Des défis restent à relever, notamment sur les inégalités sociales persistantes et certains impacts environnementaux comme l’artificialisation des sols ou la gestion des flux de matières.
Ce diagnostic constitue une base solide pour guider les décisions municipales et prioriser les actions.
Un outil adaptable et reproductible
Le Portrait Donut est conçu pour évoluer. À mesure que les données s’affinent et que de nouveaux indicateurs sont identifiés, cet outil deviendra un levier stratégique encore plus puissant pour la ville. Grenoble montre également qu’un tel exercice peut être reproduit dans d’autres territoires, offrant ainsi une méthode exportable pour toutes les collectivités engagées dans des transitions durables.
En combinant analyse rigoureuse, participation citoyenne et projection ambitieuse, le Portrait Donut de Grenoble incarne une nouvelle façon de penser et de piloter les politiques locales. C’est un outil essentiel pour transformer les aspirations théoriques en actions concrètes, au service d’un avenir soutenable et équitable.
Une grille d’analyse pour prioriser les projets d’investissement
Pour traduire les principes de la Théorie du Donut en décisions concrètes, Grenoble a développé une grille d’analyse environnementale et sociale. Cet outil novateur permet de mesurer l’impact des projets d’investissement municipaux sur les limites planétaires et les besoins fondamentaux de la population.
Pourquoi une grille d’analyse ?
Les choix budgétaires et d’investissement jouent un rôle crucial dans la transition écologique et sociale. Pourtant, les outils traditionnels de gestion publique se concentrent principalement sur les dimensions financières, au détriment des enjeux environnementaux et sociaux. Grenoble a voulu renverser cette tendance en intégrant une perspective plus globale et cohérente avec ses objectifs de transition.
Comment fonctionne la grille d’analyse ?
Cet outil repose sur une méthodologie structurée pour évaluer chaque projet :
- Mesurer l’impact environnemental et social :
- Chaque projet est analysé au regard des neuf limites planétaires, comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la préservation de la biodiversité ou l’économie circulaire.
- Les dimensions sociales incluent l’équité, la santé, l’éducation, et l’accès aux services essentiels.
- Cotation et priorisation des projets :
- Une note est attribuée à chaque projet en fonction de sa contribution ou de son impact négatif sur les objectifs de transition.
- Ces notes permettent de prioriser les initiatives qui renforcent la résilience écologique et sociale de la ville.
- Approche collaborative :
- Les équipes municipales, les élus et les porteurs de projets sont formés à l’utilisation de la grille via une démarche de formation-action.
- Cette méthode favorise une appropriation collective de l’outil et garantit que les critères d’évaluation sont compris et acceptés par tous.
Un outil intégré à la stratégie municipale
Depuis son déploiement, la grille d’analyse est utilisée pour arbitrer les décisions budgétaires. Elle permet de :
- Aligner les investissements avec les objectifs de Grenoble 2040.
- Évaluer la cohérence des projets avec les limites planétaires et le plancher social.
- Assurer une transparence et une rigueur accrues dans les décisions politiques.
Premiers résultats et enseignements
L’adoption de cet outil a déjà montré ses bénéfices :
- Une mobilisation politique forte : Le soutien du maire et des adjoints aux finances et à la prospective a été déterminant pour intégrer la grille dans les processus décisionnels.
- Une adhésion des agents municipaux : Grâce à la formation-action, les équipes ont rapidement adopté l’outil, renforçant leur engagement dans la transition.
- Un impact concret : Plusieurs projets ont été ajustés, voire reconsidérés, pour mieux répondre aux objectifs environnementaux et sociaux fixés par la ville.
Une innovation inspirante
En créant cette grille d’analyse, Grenoble propose une méthode reproductible pour d’autres collectivités. Elle montre qu’il est possible de repenser les processus de décision publique pour qu’ils intègrent pleinement les enjeux du XXIe siècle.
Cet outil n’est pas seulement un mécanisme d’évaluation ; c’est un levier stratégique qui transforme la manière dont les projets sont pensés, priorisés et mis en œuvre. En alliant rigueur, transparence et ambition, Grenoble continue de tracer la voie vers une gouvernance municipale alignée sur les impératifs écologiques et sociaux.
L’implication citoyenne : construire ensemble la ville de demain
L’une des forces majeures de la démarche « Grenoble 2040 » réside dans son approche inclusive et participative. Pour réussir une transition écologique et sociale ambitieuse, la ville a mis en place des outils et des espaces permettant à chaque habitant de s’impliquer dans la construction de son avenir collectif.
Pourquoi impliquer les citoyens ?
Les transformations nécessaires pour répondre aux défis climatiques et sociaux exigent une mobilisation massive. Une transition ne peut réussir sans :
- Une adhésion collective : Les citoyens doivent comprendre et partager les objectifs pour soutenir les changements.
- Des contributions locales : L’expérience et la créativité des habitants enrichissent les solutions proposées.
- Un sentiment d’appartenance : Participer à la co-construction renforce le lien entre les citoyens et leur territoire.
Les espaces d’engagement citoyen
Grenoble a mis en place plusieurs dispositifs pour intégrer la voix des habitants dans ses politiques :
- Ateliers participatifs et forums citoyens :
- Ces espaces permettent de débattre des scénarios futurs, d’échanger sur les priorités et de proposer des idées concrètes.
- Ludiques et interactifs, ils visent à rendre les enjeux complexes accessibles au plus grand nombre.
2. Démarches pédagogiques :
- Des animations et des supports éducatifs expliquent la Théorie du Donut et son application à Grenoble.
- Ces outils visent à sensibiliser les habitants, notamment les jeunes, aux enjeux de la transition.
3. Co-construction des projets :
- Les habitants sont impliqués dès la conception des projets, garantissant qu’ils répondent réellement aux besoins locaux.
- Des retours réguliers sont organisés pour ajuster les actions en fonction des attentes.
Mobiliser pour renforcer le pouvoir d’agir
Au-delà de la participation, Grenoble vise à renforcer le pouvoir d’agir individuel et collectif. Les citoyens ne sont pas de simples observateurs, mais des acteurs clés de la transition. À travers des initiatives locales, la ville encourage :
- La création de projets communautaires autour de l’alimentation durable, de l’énergie ou des mobilités douces.
- L’adoption de comportements responsables pour réduire l’empreinte écologique individuelle.
- Une solidarité accrue pour réduire les inégalités sociales et environnementales.
Les premiers fruits d’une mobilisation collective
Depuis le lancement de Grenoble 2040, plusieurs succès montrent l’efficacité de cette approche :
- Une forte participation aux ateliers organisés autour du Portrait Donut.
- Une meilleure compréhension des enjeux par les habitants, favorisant leur engagement dans des projets locaux.
- La création de liens entre les citoyens, les associations et les institutions, renforçant le tissu social de la ville.
Inspirer d’autres collectivités
Grenoble démontre que la transition écologique et sociale ne peut se faire sans la mobilisation de toutes les énergies. En plaçant les citoyens au cœur de sa démarche, la ville offre un modèle inspirant pour les collectivités qui souhaitent allier innovation, démocratie participative et durabilité.
La transition ne se décrète pas, elle se construit ensemble. À Grenoble, chaque voix compte pour inventer un futur désirable, où écologie rime avec solidarité.
Pourquoi la Théorie du Donut inspire les villes du monde entier
La démarche engagée par Grenoble autour de la Théorie du Donut ne se limite pas à une expérimentation locale. Elle s’inscrit dans un mouvement global de transformation des modèles urbains, qui suscite un intérêt croissant parmi les collectivités du monde entier.
Une réponse aux défis contemporains
Les crises environnementales et sociales touchent toutes les villes, quelles que soient leur taille ou leur localisation. Dépasser les limites planétaires, tout en répondant aux besoins essentiels des habitants, est devenu une priorité universelle. La Théorie du Donut propose une boussole claire et visuelle pour naviguer entre ces deux exigences.
Ce modèle est particulièrement adapté aux collectivités locales car :
- Il offre une vision holistique, en combinant justice sociale et transition écologique.
- Il encourage des solutions territorialisées, adaptées aux réalités et aux spécificités locales.
- Il favorise la coopération entre acteurs publics, privés et citoyens.
Un mouvement mondial en pleine expansion
Depuis la publication de la Théorie du Donut en 2012, plus de 90 villes et gouvernements locaux à travers le monde ont adopté ou exploré ce modèle. Des villes comme Amsterdam, Bruxelles ou Melbourne, parmi d’autres, s’en servent pour :
- Planifier des politiques durables intégrées.
- Élaborer des diagnostics territoriaux.
- Engager leurs communautés dans des trajectoires de transition ambitieuses.
Grenoble, pionnière en France, rejoint ce réseau dynamique en mettant en œuvre des approches innovantes et reproductibles.
L’apprentissage par l’exemple
L’un des points forts de ce mouvement est le partage des expériences. À travers le Doughnut Economics Action Lab (DEAL), des villes de contextes variés échangent sur leurs réussites, leurs défis et leurs outils. Cette coopération inspire et accélère les initiatives locales en démontrant qu’un autre modèle est non seulement souhaitable, mais possible.
Grenoble contribue activement à cet échange en partageant les enseignements de sa démarche. Ses innovations, comme le Portrait Donut ou la grille d’analyse des projets d’investissement, enrichissent la boîte à outils globale pour les transitions urbaines.
Une transition locale pour un impact global
Si les transformations se jouent localement, elles ont des répercussions à l’échelle mondiale. Chaque ville qui adopte la Théorie du Donut contribue à :
- Réduire la pression sur les écosystèmes planétaires.
- Promouvoir une économie régénérative qui profite au plus grand nombre.
- Inspirer de nouvelles normes globales pour un développement plus équitable et soutenable.
Grenoble, un exemple pour les autres territoires
En France, la démarche grenobloise fait figure de précurseur et pourrait ouvrir la voie à d’autres collectivités. Son engagement montre qu’il est possible de dépasser les approches classiques du développement durable pour intégrer des transitions plus radicales et systémiques.
Une révolution silencieuse mais déterminée
La Théorie du Donut ne prétend pas être une solution miracle, mais elle offre une nouvelle manière de penser la prospérité et la gouvernance. En rejoignant ce mouvement mondial, Grenoble démontre que les villes peuvent être à la fois des laboratoires d’innovation et des moteurs de changement à grande échelle.
Alors que les défis de notre époque appellent à des transformations profondes, Grenoble s’impose comme une source d’inspiration et d’espoir pour toutes celles et ceux qui cherchent à conjuguer écologie, justice sociale et résilience collective.
Réinventer la ville, un défi collectif et global
À travers l’adoption de la Théorie du Donut, Grenoble incarne une vision audacieuse et inspirante pour répondre aux défis du XXIe siècle. En intégrant les impératifs écologiques et sociaux dans ses politiques publiques, la ville redéfinit ce que signifie « prospérer » à l’échelle locale. Elle montre qu’il est possible de penser autrement, de dépasser les modèles traditionnels pour imaginer un avenir où solidarité et durabilité s’entrelacent.
La démarche « Grenoble 2040 » ne se contente pas d’être un projet technique ou théorique. Elle mobilise citoyens, élus et experts dans une aventure collective, où chacun a un rôle à jouer pour construire une ville résiliente et équitable. Grâce à des outils novateurs comme le Portrait Donut et la grille d’analyse des projets, Grenoble ne fait pas que rêver d’un futur durable : elle le construit pas à pas, avec méthode et engagement.
Ce pari, bien qu’ambitieux, est nécessaire. En s’imposant comme pionnière en France, Grenoble prouve que les transitions ne sont pas qu’une contrainte, mais une opportunité pour transformer les crises en tremplins vers un avenir désirable.
Face à l’urgence climatique et sociale, l’heure n’est plus aux demi-mesures. Les villes, par leur proximité avec les habitants et leur capacité à agir rapidement, sont des actrices incontournables de la transition globale. Grenoble, avec sa vision et son audace, montre la voie.
Il reste des défis, bien sûr. Mais l’expérience grenobloise offre une certitude : c’est en osant, en innovant, et surtout en coopérant, que nous pourrons redessiner un monde où chacun trouve sa place, dans les limites de notre planète commune. Un futur où la prospérité ne se mesure pas seulement en chiffres, mais en qualité de vie, en justice et en harmonie avec le vivant.
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